Dossier : Les IMSI-catchers
Aujourd'hui, nous allons aborder le sujet épineux des IMSI-catchers. Mais que sont ces drôles de petites bestioles ?... pas de gentilles bestioles, non, non... C'est, de manière imagée, une petite valise, qui va se faire passer, pour ce qu'elle n'est pas.
Un peu d'Histoire
Il faut remonter au 19 mars 2015 et notre loi sur le Renseignement, pour en entendre parler. Le projet de loi, prévoyait,l’utilisation par les services de renseignement de plusieurs techniques, mais plus ou moins, légales...
Les IMSI, sont de fausses antennes, qui permettent d'intercepter les conversations téléphoniques, depuis des smartphones. L'IMSI est un numéro d'identifiant qui est propre à chaque carte SIM... donc, permet l'identification du détenteur du téléphone.
Comment ça fonctionne ?
Les IMSI-catchers fonctionnent comme des antennes relais, du moins, ils en imitent le fonctionnement. Le champ d'action n'est pas très étendu, ce qui fait que les appareils qui sont proches de ces relais, s'y connectent automatiquement, en croyant qu'il s'agit la, de l'antenne relai.
Une fois connecté, il reçoit les communications et peu, dans certains cas, récupérer le contenu du téléphone.
Le Monde nous a fait une assez bonne représentation de son fonctionnement :
Cette faille est, exploitable, sous les réseaux 2G. Même si, la faille est corrigée sous la 3G et la 4G, elle demeure sous la 2G. Pourquoi pensez-vous, que dans le même temps, le Gouvernement, a décidé de la suppression de nos bonnes vieilles cabines téléphoniques ?... Pourquoi ? car, si plus de cabines, obligation d'utiliser le réseau mobile et selon ou on se trouve, on tombe sous la 2G...
D'ici 2017, et ce, grace à la loi Macron, les quelques 65 250 cabines, vont disparaitres de nos villes. Exit le sacro Saint, "service public". On abroge donc la loi L35-1 du Code des postes et communications électroniques, pour des raisons "économiques" vu, qu'en plus, tout le monde possède un ou plusieurs smartphones....
On souhaterait, en haut lieu, nous faire croire, qu'on ne fait pas dans la surveillance de masse, mais, ce qui est totalement faux.
Cela pourrait servir lors de manifestation, pour "surveiller" les manifestations et "prévoir" les débordements, ou encore, pour les attentats... bien des raisons, plus ou moins valables.
On le sait, certains Gouvernements étrangers ou entreprises privées, y ont recours.
Ceci étant, depuis, nous n'entendions plus parler des IMSI, sauf, depuis quelques jours...
Mars 2016 : les nouveautés made in Urvoas : la surveillance d'un quartier
Après Macron, c'est Urvoas qui s'y intéresse, mais cette fois-ci, avec une petite nouveauté, vu que l' article 2 relatif à l’utilisation des IMSI-catchers dans le cadre des enquêtes préliminaires ou des instructions judiciaires, a été réécrit en totalité.
En effet, désormais, on demande que les IMSI-catchers puissent mettre sur "écoute" tout un "quartier" si un suspect qui fait l'objet d'une enquête, y réside. Autrement dit, mon voisin est un tueur et hop, je fais partie des suspects... Chouette non ?... donc, attention aux traits d'humour, ils pourraient être mal considérés par les forces de l'ordre.
Le dispositif est prévu pour toutes enquêtes pénales portant sur de délinquance ou de la criminalité organisée, ce qui va de la petite bande de cambrioleurs ou de dealers au réseau terroriste.
« Cette faculté apparaît utile dans certaines circonstances très précises (prise d’otage par exemple) », avait expliqué le rapporteur Michel Mercier (UDI), auteur de l’amendement de réécriture.
« Lorsque les nécessités de l’enquête ou de l’information concernant un crime ou un délit entrant dans le champ d’application des articles 706-73 et 706-73-1 [du code de procédure pénale] l’exigent, le juge des libertés ou de la détention, sur requête du procureur de la République, ou le juge d’instruction, après avis du procureur de la République, peut autoriser les officiers de police judiciaire à mettre en place un [IMSI-catcher] afin de recueillir les données techniques de connexion permettant l’identification d’un équipement terminal ou du numéro d’abonnement de son utilisateur, pour une durée maximale d’un mois renouvelable une fois dans les mêmes conditions de forme et de durée. Ces opérations sont faites sous le contrôle du magistrat qui les a autorisées.
En cas d’urgence, l’autorisation peut être donnée par le procureur de la République. Elle doit alors être confirmée par le juge des libertés et de la détention dans le délai de 24 heures, à défaut de quoi il est mis fin à l’opération.
Le procureur de la République, le juge d’instruction ou l’officier de police judiciaire, peut requérir tout agent qualifié d’un service, d’une unité ou d’un organisme placé sous l’autorité du ministre de l’intérieur et dont la liste est fixée par décret, en vue de procéder à l’utilisation du dispositif technique mentionné au premier alinéa. »
Les contre-propositions :
Si, on y regarde de plus près, certaines personnalités, font des contre-propositions pour son utilisation, sans toutefois, en demander son interdiction.
- Si, pardon, les Communistes et les Ecologistes, demandent la suppression... mais ce ne sont pas les groupes les plus influents...
- Jacques Mézard (RDSE) souhaite le limiter au terrorisme,
- Pierre-Yves Collombat (RDSE) souhaite que les personnes écoutées en soient informées six mois plus tard, il propose aussi que le rayon de l’IMSI-catchers ne puisse dépasser 200 mètres.... c'est déjà énorme, dans un quartier de banlieu ou les immeubles poussent comme des champignons...
La question est : que deviennent les données une fois l'affaire terminée et combien de temps sont-elles conservées ?... rien ne le prévoit.
Peut-on savoir si on est surveillé ?
Une application sous Android fonctionnait pour savoir si on était surveillé par des IMSI-catchers : Android IMSI-Catcher Detector,
Attention, elle ne permet de bloquer les IMSI-catchers à proximité de votre smartphones, mais simplement de savoir, le niveau de surveillance dont pourrait faire, votre téléphone.
A l'heure actuelle, une partie des liens sur la toile, sont morts. Il reste celui-ci :
http://cellularprivacy.github.io/Android-IMSI-Catcher-Detector/
En conclusion :
Si vous n'avez rien a vous reprocher, en temps normal, vous ne craignez rien, vous ne craignez pas que vos communications puissent être écoutées. Chose qui n'est plus le cas aujourd'hui, le simple fait d'avoir un voisin, peu vous être prjudiciable.
Vos libertés ? Envolées...
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Date de dernière mise à jour : 23/08/2018
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