La France surveille Facebook et Twitter

Le gouvernement français et Twitter

Lors de la sixième édition du FIC ( Forum International de la Cybersécurité), le ministre de l’Intérieur Manuel Valls s’est exprimé en faveur d’un encadrement plus strict des réseaux sociaux sur Internet, et notamment du réseau Twitter.


Manuel Valls

Pour Manuel Valls, il est plus que jamais temps pour l’état de protéger la liberté d’expression sur Internet, pour autant ce dernier a passé de longues minutes à expliquer à l’audience du forum comment il comptait la réduire.

Faisant divers rapports avec les affaires qui l’impliquent depuis les dernières semaines, notamment avec l’humoriste controversé Dieudonné en rappelant son  » refus de la banalisation des discours de haine », il a insisté sur sa volonté de lutter contre la diffusion de messages racistes et antisémites sur la toile.

Twitter est ainsi positionné en exemple :  » Grâce à la concertation conduite avec cet opérateur, des engagements de sa part ont pu être obtenus, concernant la suppression des contenus illicites. Twitter a mis en place des techniques permettant de restreindre l’affichage de contenus prohibés dans les seuls pays où ils sont illicites – je pense au contenus xénophobes et discriminatoires, illicites en France, mais pas aux Etats-Unis. »

Manuel Valls aurait ainsi obtenu de Twitter une collaboration avec les autorités françaises, principalement en matière de surveillance :  » Twitter s’engage à procéder au gel des données d’enquête sur simple courriel, sans aviser les utilisateurs si les enquêteurs demandent expressément à ce que ces mesures restent confidentielles. » Une mesure qui pourrait faire date pour le réseau puisque ce dernier s’est toujours battu pour refuser ce type d’ordonnance aux États-Unis. Lors de l’affaire WikiLeaks, le réseau avait ainsi obtenu le droit de prévenir les usagers lorsque le FBI saisissait leurs données personnelles, permettant à l’abonné d’anticiper sa défense.

Le ministre a assuré qu’il serait désormais plus facile pour la police d’accéder aux données personnelles :  » sur simple réquisition, pour les affaires (…) d’une particulière gravité, qualifiées de  » serious crime »".Mais Twitter sera également chargé de réaliser un premier écrémage sous la forme d’une censure partielle :  » le déréférencement des hashtags à succès, mais illicites, quand ils apparaissent dans les  » Tendances » de sa page d’accueil » afin de  » limiter leur résonance (…) De telles mesures ont déjà été prises à la demande des autorités ou d’associations françaises telles que SOS Homophobie. »

Difficile de concilier l’ensemble des mesures décrites avec la volonté initiale de Manuel Valls de nous présenter la défense de la liberté d’expression. Difficile également de comprendre comment Twitter peut opter pour une collaboration aussi poussée en France quand le réseau s’oppose farouchement à des mesures identiques, voire moins intrusives encore aux États-Unis et un peu partout ailleurs dans le monde.

Source : generation.nt


Et quand est-il de Facebook ?

Au second semestre 2013, la France a demandé à Facebook des informations sur 1 845 internautes, mais seul un tiers des requêtes a été satisfaite par le réseau social, qui a jugé les autres demandes abusives. 80 contenus ont par ailleurs été bloqués spécifiquement en France.

Facebook a publié vendredi son deuxième rapport des demandes gouvernementales, qu permet de prendre connaissance du nombre des demandes d'informations sur les utilisateurs reçues de la part des autorités nationales par le réseau social. Au total, la société de Mark Zuckerberg indique n'avoir reçu à travers le monde que 28 147 requêtes au second semestre de l'an dernier, concernant 38 256 utilisateurs, ce qui ne représente qu'un très faible pourcentage du milliard d'internautes qui utilisent ses services.

La France est le cinquième pays au monde qui interroge le plus Facebook, en ayant fait parvenir 1 661 demandes d'informations à Facebook, concernant 1 845 comptes d'utilisateurs. Comme c'est l'habitude dans ce type de rapports, le pourcentage des demandes françaises suivies d'effet est particulièrement bas, avec seulement un tiers (33,90 %) des requêtes satisfaites par Facebook, ce qui n'est pas bon signe. Cela montre en effet, comme nous l'avions vu avec le Transparency Report de Google, que les demandes des autorités françaises ne sont pas ou mal fondées dans la majorité des cas, et que les entreprises privées concernées restent les derniers remparts contre l'abus de pouvoir.

80 contenus bloqués en France

"Nous répondons aux demandes valides relatives à des affaires pénales. Chacune des requêtes que nous recevons est vérifiée au regard de son autonomie juridique et nous rejetons ou exigeons une plus grande spécificité pour les demandes qui sont trop vagues ou trop larges", explique Facebook. Parmi les principaux pays demandeurs d'informations, seul le Brésil a un taux de requêtes satisfaites aussi bas que celui de la France. Tous les autres font mieux, y compris des pays équivalents qui envoient davantage de requêtes, comme l'Italie (52 % de demandes satisfaites sur 2 213 utilisateurs) ou la Grande-Bretagne (71,5 % sur 2 227 comptes).

Par ailleurs, Facebook indique avoir bloqué en France l'accès à 80 contenus susceptibles de violer les lois françaises interdisant la négation de l'Holocauste. Il s'agit sans doute peu ou prou des mêmes contenus que ceux bloqués pour les mêmes raisons en Allemagne (84 contenus) et en Autriche (78). Seulement douze pays dans le monde ont imposé le blocage de certains contenus qui ne violaient pas, par ailleurs, les conditions d'utilisation de Facebook et qui sont donc restés en ligne pour les autres pays.

Le plus gros pays demandeur d'informations reste sans surprise les Etats-Unis, avec 18 715 comptes visés (81,02 % de requêtes satisfaites en tout ou partie). 

Source : Numerama


Ca vous étonne ?... depuis le temps, vous devriez savoir que tout ce qui passe par le net, ne vous appartient plus et n'est pas "sécurisé" à 100 %... même ce que vous avez pris soin d'effacer... tout reste... tout reste... et tout est exploitable pour ou contre vous.


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